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2 juin 2013

Challenge de mots et des notes (3 et 4) Etude comparée

Mes 3ème et 4ème participations au Challenge de Anne,
pour les critiques de livres, CD ou films musicaux.
Mais vous pouvez également retrouver dans ses pages d'autres thèmes de lecture et les fiches correspondantes

 

 

3) La dernière Cantate de Philippe Delelis

0006226

Les premières notes de l'Offrande musicale recèleraient-elles un autre secret que les initiales de J.S Bach ?
        Un synopsis bien construit qui nous fait partager l'intimité du jeune W.A Mozart avec BAch Père, puis sa rencontre avec Bethoven, et la transmission à Wagner, Mahler, Webern....
Quel est le secret de ces notes balbutiées par Léopold II et surtout quel rapport avec la mort au XXème siècle d'un compositeur grincheux de l'Ircam ?  Un secret d'Etat de 1747 pourrait-il avoir encore de l'importance à notre époque ? 
Ou bien Bach aurait-il commis une erreur d'harmonie dans sa composition ?
        Il faudra la sagacité d'un jeune commissaire féru d'historiographie musicale pour dénouer l'intrigue et mettre le doigt sur l'audacieuse hypothèse expliquant la disparition de Cantates profanes du Cantor de Leipzig...sauf une !
Explication qu'un groupe de notables de notre époque est bien décidé à étouffer... au mépris de quelques vies humaines, d'ailleurs !

Une écriture claire pour Delelis, aux réflexions personnelles bien appropriées sur la musique, et l'initiation à l'intimité comme aux détails de la charge de ces musiciens nous rendent ce livre attachant.
On marche à fond dans cette enquête dont l'aboutissement jette un regard nouveau et profond sur la vie de JS BAch et le dilemme moral de son époque.

Seule pèche la légèreté des rapports amoureux de Laetitia, jeune lauréate du Prix de composition de fugue, avec ses collègues, ainsi que la brièveté de la rencontre entre Gustave Mahler et un aigle royal, qui reste fort elliptique au regard de toute cette succession de rencontres musicales.

 

4) La Danse des morts, de Arnaud Delalande
Rien à voir avec le Michel Richard DeLalande, né en 1657, dont même le Miserere et les Leçons des ténèbres sont si envoûtantes.


      A suivre en sept lieux le squelette de Paganini dans ses sépultures de NIce, PArme à Gênes en 1840... , on pourrait croire que l'on va à nouveau lire une biographie funeste et sans repos. Il m'a fallu bien relire des passages de ce livre pour sortir d'un état confusionnel avec le précédent, d'où l'idée de les comparer.
        Cependant, il diverge rapidement et c'est en fait le destin d'un violon, le Cygne, commandé par Paganini, enterré avec ce même Paganini, qui s'entrecroise entre Gênes, Prague ... et l'actualité, violon qui est rapidement racheté avec son étui d'origine pour le compositeur Igor Vissevitch..., par l'entremise de son fils, pour interpréter sa Cantate Consolation, en cours de composition.
Mission accomplie donc. Fin de l'histoire ?
Le violon de PAganini est-il ensorcelé au point de transformer celui qui en joue en marionnette bondissante, d'en décupler l'énergie et la dextérité ?

Aurait-t-il tant de prix pour que la vie de quelques hommes ne compte pas devant l'urgence de le récupérer ?

          On surmonte un début un peu embrouillé d'où émergent :
* Achille, le fils de Nicolas Paganini, enfin rassuré sur la dépouille de son père puis, comme en un thriller qui remonterait le cours de l'histoire sinistre de cet instrument...
* le facteur russe de ce violon, Svetlan Borg et son arrière-arrière-arrière petit-fils Elie Bogdanowicz, qui échappe au pogrom de Prague et récupère le violon.
*
Igor, chef d'orchestre exigeant, sans aucune complaisance et son fils Frédéric -écrasé d'infériorité- qui s'affrontent puis se passent le flambeau,
* une chanteuse, Célia, qui sait s'effacer devant la puissance de travail de son mentor,
* Un des vendeurs du violon, Vivarini, vite assassiné, tout comme le luthier Elie.
Serait-on en présence d'un violon maudit comme le laisse penser le surnom du Diable donné à PAganini ?

          Car le Cygne, c'est aussi l'histoire d'une résistance dans le camp de concentration de TErezin où Bedrich Bogdanowicz, père d'Elie, réussira à ne pas révéler la cachette de cet instrument, qui lui-même recèle en code musical la cachette des biens des Juifs spoliés pendant la Seconde guerre mondiale, à savoir tout un train d'oeuvres d'art subtilisé aux allemands, mais qu'un survivant des bourreaux fait pister après-guerre à travers l'Europe.
Il faut pour cela oser finalement essayer la partition du Mouvement perpétuel, partition fétiche de Paganini, risquer d'être à son tour envoûté peut-être, sans même savoir ce que l'on cherche...

         On suit les affres de Bedrich face à la torture qui ne nous est pas épargnée, mais aussi sa loyauté et sa puissance morale, pour sauver ces biens en laissant se transmettre ce code secret et faisant échapper son fils.

          J'y ai lu de savoureuses pages sur la musique, -Univers intérieur-, la facture d'instruments, sur la direction d'orchestre, qui nous tiennent savamment en suspens entre les actions plus haletantes. Les violonistes apprécieront le détail de la confection de l'instrument, on déguste presque amoureusement le vocabulaire du luthier. un scénario complexe mais une écriture savamment dosée entre expression émotionnelle et précisions dues à l'action.

          "LEs échancrures latérales ont été conçues de façon à permettre une incroyable virtuosité de jeu. Ce n'est pas un Stradivarius, bien sûr, ni un Guarnerius, mais il est le produit d'altérations comparables: des moisissures ont modifié les formes des cellules du bois. LA différence, c'est que cette opération n'a pas eu lieu lors du transport fluvial des troncs....JE veux dire qu'ils ont été développés ...volontairement, dès le départ, par le créateur de l'instrument; ils ont permis de rendre le bois plus léger et plus sec en digérant sélectivement les substances qui retenaient l'humidité..."

         "Il se saisit l'archet. 
          Les doigts et l'archet.
          Chaque mouvement, chaque expression avait son jeu. Retenu dans l'Adagio où l'on tirait la note jusqu'à l'extrême, pour ne la quitter qu'à regret. Appuyer le doigt; le relever peu à peu pour donner aux demi-tons cette expression tendre et mélancolique qui convenait aux muvements lents. Oui, les doigts avaient leur expression, furieuse ou caressante, tombant d'aplomb sur la corde ou l'effleurant, glissant ou la coinçant avec force...il fallait ménager la gamme de ces expression avec une infinie délicatesse; On avait pu e^tre tenté d'en déduire non seulement unerhétoriue mais une mathématique du corps..."

Arnaud Delalande étant un écrivain tout à fait actuel, vous pourrez en
retrouver d'autres romans -même de début 2013-
dont il me tarde de vérifier la facture

et ces lectures musicales sont un hors-d'oeuvre vivifiant pour aborder les  7-8 et 9 juin prochains
le Festival toulousain PAsse ton BAch d'abord !
et les rencontres musicales avec les compositeurs de tous pays qui l'ont fréquenté

 

Passe-ton-Bach 2013

 

Programme fourni et plan ici

 

et des exemples de facture d'instruments justement ce Samedi 1er Juin (photos)

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Commentaires
A
Tout est bien noté, merci et bon amusement au festival !
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A
Voilà une page des plus intéressante.<br /> <br /> Heureusement que je n'ai pas besoin d'une newsletter pour me promener sur les blogs...j'aurais raté cela!
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G
déjà un nouveau livre sur ce thème entre les papattes...<br /> <br /> MAis c'est un pavé (réjouissant) et j'ai peu de temps pour lire,<br /> <br /> je ne pourrai sans doute pas l'inclure dans le challenge...<br /> <br /> Où vous pouvez retrouver quantité d'analyses de livres...Que je n'ai pas eu le temps de parcourir non plus
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L
Billet très enrichissant. Cet évènement musical va certainement ensoleiller ton prochain week-end. <br /> <br /> Bon festival !
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G
la page dédiée spécialement à l'édition 2013 du Festival est ici :<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.facebook.com/Passe.ton.BACH.d.abord?ref=hl
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