Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ma Perlinpinpinbox
Newsletter
Publicité
Derniers commentaires
Archives
27 avril 2020

La cuisinière (confinée)

La-Cuisinière-Mary-Beth-Keane

1899, les pays d'Europe font face à la propagation des maladies.

            Habeas corpus : A New-York, MAry l'Irlandaise immigrée travaille en cuisine, dans une famille bourgeoise où le petit enfant qu'elle chérit meurt de typhoïde.
En 1907, même topo dans une riche famille où tous les membres sont touchés, isolés...seule MAry n'est pas malade, bien que fatiguée.
Après un article dans le journal, les autorités la déclarent rapidement 'porteuse saine' et lui proposent l'ablation de sa vésicule biliaire, qu'on pense à l'époque être le siège de la maladie.

MAry se rebelle et va les fuir,
Mais rattrapée par l'expert Sopper, elle va être envoyée, sans pouvoir prévenir son compagnon Albert, et sans savoir que cela se prolongera 3 ans en quarantaine prolongée à North Brother Island, dans un maisonnette à part des aliénés de l'établissement. Coupée de son compagnon, soumise à des analyses et recherches régulières, elle se demandera longtemps si son style de vie est responsable de ces contaminations, malgré les mesures d'hygiène.

"Cest vrai vous savez, vous êtes porteuse de la maladie. c'est dur à accepter, mais vous avez dû avoir le temps d'y réfléchir en 3 ans d'enfermement ici; l'important est que ce n'est pas votre faute...
- mais j'ai fait la cuisine à tant de gens qui ne sont jamais tombés malades.
- eh oui, je sais c'est difficile à comprendre comment la maladie se transmet. Certains individus sont immunisés. C'est l'une des raisons pour lesquelles ils vous ont gardée ici, pour étudier votre profil bactériologique; mais vous n'avez pas à leur fournir les données dont il ont besoin ! Ils ne peuvent pas emprisonner tous les porteurs asymptomatiques.
La milleure solution pour l'instant, consiste à vous laisser partir à condition que vous ne sollicitiez plus d'emploi de cuisinière.
Et vous devrez vous présenter tous les trois mois aux services sanitaires pour qu'ils ne perdent pas votre trace, recueillent des échantillons... Ils suivent le même protocole avec tous les autres porteurs qu'ils connaissent... jusqu'à la découverte d'un remède, ou quand la vaccination entrera dans les moeurs.
p. 237

          Un jour enfin, elle est libérée sous condition de ne pas exercer comme cuisinière....
Reconvertie en blanchisseuse, Marie rengaine son art en matière culinaire,
...mais les hasards de la vie en ont décidé autrement.

L'administration est tenace parfois, même si elle ne sait expliquer la résilience de ces 'porteurs sains'... pas plus que maintenant ?

Lorsque sa voisine rentra de l'hôpital, pour lui changer les idées MAry lui apporta une quiche et une miche de pain aux raisins juste sortie du four... Quand elle eut récupéré assez de forces pour descendre la remercier, elle lui demanda de confectionner une quiche de sa spécialité pour un amie, cotre rémunération bien sûr.
Une lumière s'alluma dans l'esprit de MAry qui donna son prix : presque autant qu'une-demi journée de travail comme blanchisseuse ! et au lieu de se plaindre, la femme reconnaissante ajouta que c'était sa quiche qui lui avait rendu sa force...
MAis un jour Mme Waverly, du troisième étage, descendit lui demander si elle pouvait avoir une conversation sérieuse avec elle.
MAry déglutit et essaya de se remémorer tout ce qu'elle avait pu cuisiner durant le mois écoulé.
MAis elle lui demanda si elle avait un jour envisagé de cuisiner à un niveau professionnel :
Je suis infirmière en chef à la maternité Sloane et la cuisinière vient de nous quitter. Si vous arrivez à préparer des plats dans un endroit pareil, qu'est-ce que ce serait dans une vraie cuisine ! "  argua-t-elle en embrassant les lieux du regard...

 

          Paru en 2013 chez 10/18, c'est un roman d'une cruelle actualité à laquelle je ne m'attendais pas quand je l'ai acquis et lu il y a quelques mois. Très attachant par la personnalité (réelle) de l'héroïne, mais également par la description des conditions sociales et sanitaires de cette époque, ainsi que par le parcours de vie en contrepoint de son compagnon, Arthur, un peu instable au départ, qui se sauve des séquelles d'un incendie par un travail de bûcheron dans l'austérité du NOrd, mais également soumis à traitement par analgésiques et drogues, morphine etc...
une partie un peu monotone sur sa vie à l'écart pendant la quarantaine, cependant...

 

          Pour une lecture plus légère, poétique, pleine d'optimisme et de leçon de vie, vous ne pourrez plus lâcher "Les mains libres" de Jeanne  Bénameur, dont l'héroïne vieillissante et peu ouverte, qui vivote dans l'intérieur que lui a laissé son mari distant, peu à peu s'extrait de son logement en suivant un jeune voleur et en lui offrant un livre...qu'elle va lui lire page à page de soir en soir, jusqu'à s'enhardir dans d'autres quartiers avec lui, se laissant griser et entraîner par une feuille, un oiseau...
Ce jeune gitan, à travers ces lectures, va pouvoir lui aussi reprendre sa route, délesté des entraves liées à la séparation précoce d'avec sa mère.

61hltzzkp3l

à ne pas confondre avec le recueil de poèmes et dessins éponyme de PAul Eluard

 

Publicité
Publicité
Commentaires
G
Je ne savais pas qu'on appelait ainsi MAry Mallon.<br /> <br /> j'avais entendu parler en même temps de La Cuisinière d'Himmler, mais c'est un roman primé de Gisbert paru en 2013... et pas encore lu
Répondre
V
Je ne savais pas qu'il existait un livre sur Mary Typhoïde !
Répondre
Publicité