Interminablement la pluie...Balade de printemps pour changer...
Cette année-là,la pluie qui à partir de la soirée du deux-cent-vingtième jour s'était mise à tomber, avait nettoyé de leurs fleurs sans en laisser aucune, les buissons de lespédèze et en avait couché les branchages au sol, mais n'avait pas suffi à abattre les hautes tiges des asters ni les lourdes amarantes...
Les lagénaires et les onagraires commencèrent à ouvrir précautionneusement leurs fleurs dès le milieu de la journée.
L'humidité qui imprégnait les choses était paradoxalement plus intense qu'au moment de pluie battante :
le dessus de ma table, particulièrement saturé là où j'appuie ma main quand j'écris,
exudait une rosée,
la manche de mon pinceau (sic) et le tuyau en bambou de ma pipe poissait sous les doigts,
et le vent qui s'infiltrait par les interstices semblait vouloir décoller le papier détendu
des cloisons coulissantes...
En cette saison des feuilles nouvelles et du rossignol vespéral,
j'envie plus que jamais votre existence face à la clarté de votre fenêtre
et à la netteté de votre table de travail....
Interminablement la pluie, et autres nouvelles
-Kafù 1920-